
Après le succès obtenu par Peter Pan à Bobino, voici la nouvelle création de Guy Grimberg, « Blanche Neige », comédie musicale adaptée du célèbre conte des frères Grimm paru en 1812, jouée ici sur une musique d’André Manoukian, un livret de Julie Manoukian et sur les chorégraphies de Johan Nus.
Nous l’attendions avec impatience et la voici enfin sur la grande scène de Bobino…L’histoire de Blanche Neige ! Comment oublier ces paroles prophétiques : « Ses joues seront rouges comme les gouttes de sang tombées sur la neige échappées du doigt de la reine blessée par l’épine d’une rose » …Et la princesse vint ainsi au monde avec le teint de joues rouge sang, la peau blanche comme la neige et des cheveux couleur d’ébène comme l’arbre » … Ainsi naîtra Blanche Neige et disparaîtra la Reine chérie d’un Roi qui s’enfermera dans le Royaume. Hélas, le sort s’acharnera sur lui car ce dernier s’éprendra d’une sorcière devenue son épouse et reine à son tour grâce à un de ses sortilèges terribles qui condamnera Blanche Neige à l’isolement puis à la mort, tant sa beauté fera pâlir de jalousie sa belle mère …Heureusement, sa bonne et douce nourrice--Claire Couture, très juste dans ce nouveau rôle- continuera de veiller secrètement sur elle lui permettant de rencontrer une nouvelle destinée avec la complicité d’un chasseur attendri par le coeur généreux de la princesse –un rôle bien campé par Christophe Jeannel – …
La scène débute par le jour voulu du bal de la Reine lequel est aussi celui de l’anniversaire des seize ans de Blanche Neige –la jeune Tatiana Santini à la jolie voix perlée-.Celle ci est reçue par sa belle mère qui lui refuse l’accès à la salle de bal pour la protéger du regard des autres et à cause de sa jeunesse : son père, le roi-Christophe Jeannel moins à l’aise que dans le rôle du chasseur- cède une fois encore aux désirs et caprices de sa nouvelle épouse qui ne veut surtout pas montrer la beauté de sa belle fille qu’elle déteste depuis que le Miroir magique lui a dit qu’elle n’était plus la plus belle en ce royaume. Signalons ici le changement heureux de mise en scène où auparavant, nous assistions à la mort rapide de la mère de Blanche Neige donnant naissance à la princesse sans que la scène puisse vraiment s’installer pour nous spectateurs .Le spectacle a ainsi bien évolué depuis son lancement : le rythme de la mise en scène contraint par de nombreux changements de décor ou de tableaux dramatiques s’installe depuis peu à peu et chacun prend ses marques dans cette nouvelle et ambitieuse création …La recherche scénographique et de costumes est bel et bien là , fidèle au conte écrit par les frères Grimm au XIXès avec en sus, l’apport de nouvelles techniques de visuels surprenantes à découvrir .Les musiques signées par André Manoukian sont tour à tour douces et romantiques ou très enlevées, passant ainsi de la valse au swing le plus endiablé !...
Le livret nous conte aussi fidèlement l’histoire et la destinée de la jeune Blanche Neige obligée de fuir et de se réfugier dans la forêt pour se soustraire au funeste dessein ourdi par la sorcière noire , sa belle mère devenue ainsi sa plus cruelle rivale…
Dans la très grande salle de Bobino, les enfants attendent avec impatience la venue des sept nains et ils ne seront pas déçus : ils arrivent tous à la file les uns les autres et on retrouve en chacun le caractère exact des personnages créés à l’origine, mêlant chansons, jeux de masques et de mots, aux mouvements dansés orchestrés par le chorégraphe doué Johan Nus , rappelant aussi parfois le swing des Aristochats avec les instruments notamment .
Mais alors que Blanche Neige sait si bien esquivée les pas de valse avec son Prince –Matthieu Brugot dont le physique ne va pas sans rappeler l'acteur Karlheinz Böhm,jouant Frantz, le mari dans le film Sissi -il est à regretter que la princesse ne danse pas quand elle se retrouve avec son petit groupe de nouveaux amis, les nains de maison de la forêt qui ne se privent pas quant à eux de gesticuler joyeusement autour de leur belle invitée!
C’est vif, coloré et les scènes bien divertissantes des sept nains fusent devant nous, dans et autour de la petite maison très animée perdue au cœur de la forêt ...
Dans cette nouvelle et jeune troupe, on retrouve le truculent Régis Chaussard que nous avions pu voir dans "Peter Pan" ainsi que la facétieuse Sarah Filc …La Reine est magistralement diabolique -Prisca Desmarez s’en donne ici à « corps joie » !-.Blanche Neige est gracieuse, légère et elle chante bien joliment. La réalisation des costumes de Régina Gothe est réussie autant que celle des décors signés Antoine Jayez et Gilles Pennaneac’h, l’ensemble est bien soutenu par le son toujours assuré par Virgile Hilaire.
Un petit Coup de coeur pour les créations animées en vidéos par Renaud Chabrier et Pascal Minet et la grille lumière de Rémy Nicollet qui amènent ainsi une beauté féerique à l’ensemble .Ce nouveau spectacle musical jeune public de Guy Grimberg est à l’affiche au Théâtre de Bobino depuis le 5 octobre et il se joue tous les samedis et tous les jours des vacances scolaires à 14h.
Safia Bouadan
Distribution :
Mise en scène :Guy Grimbert
Composition :André Manoukian
Livret : Julie Manoukian
Chorégraphie : Johan Nus
Décors : Antoine Jayez et Gilles Pennaneac’h
Costumes :Régina Gothe
Lumières :Rémy Nicollet
Son :Virgile Hilaire
Vidéos : Renaud Chabrier et Pascal Minet
Avec Tatiana Santini, Prisca Desmarez , Matthieu Brugot, Claire Couture, Christophe Jeannel, Sarah Filc, Régis Chaussard, Aurore Maunier, Lilly Caruso, Manon Gilbert, Clara Soares, Nina Brégeau.


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