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On aime "Au royaume des femmes " à l'affiche au Théâtre du Guichet Montparnasse...Une



Quelle merveilleuse idée que celle de s'emparer des héroïnes des nouvelles de cet inoubliable médecin, écrivain et humaniste russe qui nous a laissé tant de romans, nouvelles ou pièces de théâtre malgré une bien courte vie!


Il nous faut saluer ici la performance de la comédienne Pascale Bouillon qui s'empare avec maestria des personnages féminins de ces œuvres moins connues mais toutes aussi brillantes écrites par cet illustre auteur.


Dés la première scène, l'artiste aussi co-metteuse en scène avec André Obadia, par ailleurs un excellent directeur d'acteur, nous montre une palette de jeu féminin/masculin et de rythme exemplaires, campant tour à tour plusieurs personnages issus de la nouvelle Polinka dont la capricieuse et manipulatrice héroïne de même nom laquelle se livre à un jeu dangereux de séduction avec un vendeur déjà sous le charme.


La démonstration est réjouissante et on voit que l'actrice y prend tout autant son plaisir que le public dans la salle. C'est original, drôle aussi mais surtout inattendu d'avoir choisi un tel répertoire parmi les nombreux personnages féminins qui jonchent les nouvelles de Tchekhov .C'est véritablement le fruit d'une recherche soignée .


La mise en scène est très juste et précise, le jeu entraînant et le rythme soutenu. La scénographie et les accessoires restent sobres et ingénieusement trouvés pour passer d'un tableau à un autre sans rupture théâtrale. Soulignons aussi la beauté des robes portées par l'héroïne et créées par la comédienne décidément fort douée aussi dans ce domaine. La subtilité des changements de costumes alliée à une narration parfaite fait que l'on se laisse porter.


copyright Bénédicte Karyotis



Le fil rouge est cette suite de récits au féminin tous aussi savamment adaptés pour la scène, plein de réalisme, de rebondissements et de fantaisie. Cela met d'autant en relief le caractère de l'écriture unique de Tchekhov qui savait observer les moeurs de son temps puis écrire avec un style sans pareil. Il arrivait à bâtir une oeuvre littéraire à partir d'une histoire banale liant de simples personnages venus de diverses couches sociales.


Dans le passage d'une nouvelle à une autre, nos deux metteur et metteuse en scène prennent soin de sauvegarder ici cette harmonisation tissée entre les jeux émotionnels qui gagnent chaque héroïne face aux situations dramatiques qu'elle vit sans changement brutal. Cela illustre ainsi au mieux son propos qui reste moderne à savoir les relations et les interactions inégales existant entre les personnages dans le rapport hiérarchique - de la condition la plus modeste à celle plus enviée de la bourgeoisie ou de l'aristocratie-. Les statuts privilégiés que la femme semble parfois avoir sont néanmoins soumis aux tracasseries de la condition du mariage -fidélité, devoir conjugal et soumission - ou familiale -devoir, obéissance et tradition-.Dans cette pièce de théâtre Au royaume des femmes, le choix de palette dramatique féminine reflète la condition et le comportement de la femme au sein de la société russe du 19 e siècle mais surtout leur désir de vivre une autre vie, un ailleurs...



Citons l'héroïne Olga dans L'Epouse parue en 1895 où un mari malade par ailleurs médecin de son état est victime de son épouse volage et intéressée qui le malmène sans ménagement ou encore dans Le Récit de Melle X , une nouvelle sortie dans la revue russe Le journal de Petersbourg en 1887, où le personnage de Natalia est de haut rang. Elle est éprise d'un juge jeune et pauvre auprès de qui il serait si simple de vivre si seulement ils se déclaraient l'un à l'autre, la vérité des sentiments qui les touchent ...



Ce Seule en scène théâtral des plus enlevés est à voir au Théâtre du Guichet Montparnasse . Il est très harmonieusement mis en scène et mené tambour battant par son interprète, une comédienne passionnante et talentueuse que nous suivons depuis quelques années. Le tandem André Obadia et Pascale Bouillon fonctionne très bien ...


"Au royaume des femmes " est une belle surprise à découvrir et à l'affiche les vendredi et samedi à 19h et le dimanche à 15h jusqu'au 13 mai 2018.


Safia Bouadan

Distribution :

Mise en scène : André Obadia

Interprétation et co-mise en scène

Création stylistique des robes: Pascale Bouillon

Photographie de plateau: Bénédicte Karyotis

Traduction des nouvelles humoristiques d'Anton Tchekhov :Edouard Parayre

Réservations et informations:

Adresse : 15 Rue du Maine, 75014 Paris

Téléphone : 01 43 27 88 61




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