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INTERVIEW de Caroline Loeb pour Big Bang avec les BONS BECS

Photo : Caroline Loeb par Stephane Coutelle


Caroline, peux-tu nous parler de ta rencontre avec les BONS BECS et de ta première collaboration avec eux pour le spectacle Les BONS BECS en voyage de notes ?

On s'est rencontrés il y a un peu plus de dix ans au Festival d'Avignon, où je vais chaque année. C'est leur productrice, qui savait que je mettais en scène beaucoup de spectacles musicaux et qui aimait mon travail, qui m'a demandé d'aller les voir sur scène. Je les ai trouvés formidables et nous avons commencé à travailler ensemble. En 2011 Nous avons créé Les bons becs en voyage de notes au Festival d'Avignon. Le spectacle a été ensuite joué au théâtre du Ranelagh et a beaucoup tourné.


Pour ce nouveau spectacle Big Bang aussi plein de brio, de fantaisie et de poésie, quelle a été ton approche dans ta direction artistique avec ce magnifique quintet et tes choix de mise en scène ?

J'ai décidé de changer leur image et de les mettre dans un univers de big band. J'avais envie qu'ils soient chics, comme l'était Cab Calloway, l'une de mes idoles. Comme ils savent faire mille choses et qu'ils dansent toujours dans leurs spectacles, on a multiplié les références à la comédie musicale, Zorba le grec, le moon walk. Assistée par le merveilleux chorégraphe Philippe Chevallier avec lequel j'ai souvent travaillé et le clown Antonin Maurel que je suis et que j'aime depuis des années, on leur a concocté différents tableaux joyeux et bourrés d'énergie.


Quels sont les tableaux qui ont été les plus délicats à monter au regard de la richesse et de la virtuosité que demandent certains, en liant parfois les claquettes, le mime, la danse et le théâtre et même le chant ?


Ce sont des grands travailleurs, et comme ils ont une formation classique qui demande beaucoup de rigueur, le travail avec eux était toujours un grand moment de plaisir et d'échange. Ils proposent aussi beaucoup de choses.


BIG BANG par Fabienne Rappeneau


Les Bons Becs sont connus de tous les publics et selon toi, qu'est-ce qui fait ce petit quelque chose magique qui fait que petits et grands s'inscrivent en école à la clarinette ou la reprennent de plus bel après les avoir vus sur scène ?

La clarinette a ceci de merveilleux que c'est un instrument léger à adopter et avec lequel on peut jouer un répertoire extraordinairement varié. Du classique au klezmer, de Nino Ferrer à James Brown, d'Haendel à Nino Rota. C'est formidable que les enfants sortent du spectacle en ayant envie de s'approprier cet instrument qui peut être aussi joyeux que mélancolique.


Parle-nous de cette magie de la transmission artistique ayant adapté et incarné avec une belle justesse et intensité les vies de personnalités féminines engagées comme George Sand avec le très réussi George Sand, ma vie, son œuvre et Françoise Sagan dans Françoise par Sagan (tous les deux mis en scène par Alex Lutz) nommé aux Molières 2018 et toujours aussi applaudi ?

Évidemment, c'est un plaisir fou de pouvoir toujours jouer le spectacle Sagan en France et à l'étranger. Je l'ai déjà joué plus de 450 fois, et travaille actuellement sur une version en anglais pour les USA et le Canada, ce qui est un nouveau défi très excitant. Les retours du public sont tellement émouvants que c'est un spectacle dont je ne peux pas me lasser. Et puis transmettre une pensée aussi subtile, aussi intelligente et aussi impertinente, c'est le luxe suprême. Depuis toujours ces femmes libres m'inspirent et me nourrissent, autant comme femme que comme artiste.




Qu'est-ce que ces femmes célèbres évoquent dans nos cultures pour toi ? Les valeurs qu'elles véhiculent marquent-elles encore les générations ou les mentalités de nos jours ? Et de quelle manière ?



Je crois qu'on a toujours besoin de modèles pour grandir, s'affranchir, s'autoriser à être soi. Toutes ces femmes, avec en plus Dorothy Parker, Marlene Dietrich, Josephine Baker, Mae West, Arletty et bien d'autres, m'ont, chacune à leur manière, inspirée. Ce sont toutes des femmes d'une grande liberté. Liberté sexuelle, liberté de pensée, liberté d'opinion. Et bien sûr anticonformistes. Ça ne peut que faire du bien. Toutes les époques trimballent leur conformisme et leurs diktats, et à chaque époque il y a heureusement des hommes et des femmes qui s'en affranchissent. J'aime tendre vers ça.


Aprés avoir créé le spectacle Caroline Montier chante Barbara amoureuse (joué à Avignon et à l'Essaïon à Paris) tu as aussi monté le spectacle musical Caroline Montier chante Gréco, la femme, joué à nouveau à L'Essaïon et bientôt au prochain festival Off d'Avignon. Comment s'est faite votre rencontre et votre collaboration artistique ? En quoi les univers de Barbara et de Gréco t'inspirent-ils ?


Une fois de plus, c'est au Festival d'Avignon que j'ai rencontré Caroline Montier. Elle y jouait Les swinging poules. On a sympathisé et lorsqu'elle m'a demandé de travailler avec elle, ça nous a semblé tout de suite évident. Barbara et Gréco sont des femmes d'une liberté fascinante, et elles ont toutes les deux un répertoire extraordinaire. Elles sont trés inspirantes, et Caroline Montier qui est une trés belle artiste, intelligente et drôle porte ces chansons avec beaucoup de sensibilité et de talent. On n'a pas cherché à imiter ces icônes, mais à transmettre le mieux possible leur esprit, leur essence.





Tu as sorti récemment un album de chansons Comme Sagan inspiré par Françoise Sagan. Peux-tu nous en dire plus ?



Lorsque je jouais Françoise par Sagan, un copain m'a envoyé un double album de chansons écrites par Sagan (chez Frémeaux). J'ai découvert que Sagan était aussi parolière et qu'elle avait été chantée par Gréco, bien sûr, sa grande amie, mais aussi Mouloudji, Nana Mouskouri, Johnny... Ça a été le déclic pour retourner en studio et faire cet album autour de Sagan. J'ai choisi l'une des chansons qu'avait chanté Gréco "Sans vous aimer", eu l'idée de faire mettre en musique deux textes que j'adorais "Bonjour New York" et "Les maisons louées", ai envoyé quelques pistes à Pascal Mary, dont j'adore l'écriture (il m'a écrit et composé trois chansons) et ai co-écrit avec Thierry Illouz et Pierre Grillet quelques nouvelles chansons. Ce n'est pas un album "biopic". Si Sagan en est le point de départ, le point d'arrivée c'est des points communs, des goûts, une sensibilité qui résonnent avec l'auteure de "Bonjour tristesse". C'est surtout pour moi l'occasion de livrer, à travers son prisme, des choses intimes. Comme Sagan a été réalisé par Jean-Louis Piérot, qui travaille depuis 30 ans avec Etienne Daho entre autres, et dont j'aime énormément le travail. Avec un artiste russe rencontré à Paris, Dmitry Zhitov, on a réalisé un clip participatif avec plein de copains sur le titre Toxique dont j'ai écrit le texte, mis en musique par Jean-Louis Piérot.



Pour en revenir à Big Bang actuellement à l'affiche à L'Alhambra, quel retour en as-tu du public ?


Je dois dire que je suis très heureuse des retours, qui sont enthousiastes ! Apparemment le spectacle touche un public très large. De 7 à 77 ans... Il y a la grande qualité musicale des Bons Becs doublée de leur fantaisie qui embarque le public. Les gens sont aussi sensibles à leur musique qu'à leur poésie et leur humour.

À quand ton retour sur scène?


Je reprends mon spectacle musical Chiche! mis en scène par Stephan Druet pour 3 dates exceptionnelles à Paris, au Théâtre de l'archipel en juin, puis je serai avec à nouveau au Festival d'Avignon avec ce même spectacle. J'y suis accompagnée de deux musiciens trés talentueux, Vincent Gaillard aux claviers et Sylvain Dubrez à la contrebasse et à la guitare. J'ai hâte!



Le mot de la fin en ce début d'année 2022 ? Une phrase de mon dernier spectacle, Chiche ! : "Je savais que c'était impossible ! Ça ne m'a pas arrêtée !" Je ne lâche jamais rien ! CQFD.




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