
OB/ Comment as- tu été choisi pour jouer dans la
pièce Désordres d'Eric Wiener ?
Je connais Éric Wiener depuis 2012, suite à une
rencontre chez une amie en commun, il m’avait
demandé de lire sa pièce « Le Moustique » et de lui donner mon avis. J’avais tellement aimé que je lui ai demandé de jouer le rôle principal, mais finalement, j’ai eu le deuxième rôle masculin. On l’a d’abord jouée à Paris en janvier 2013, puis on l’a reprise 4 ans plus tard
lors du Festival d’Avignon. À cette époque, j’avais travaillé un rôle pour rassurer ma partenaire qui jouait aussi dans « Jeanne de Castille » et dont le partenaire, ayant des problème de santé, n’était pas sûr de pouvoir
assurer toutes les dates. Au final, il a réussi et je n’ai jamais eu l’occasion de le remplacer.
Le rôle du dictateur Rampal était prévu pour Pierre Deny, mais pour cause de tournage, il était sûr de ne pas pouvoir assurer la première date. Donc, naturellement Éric a pensé à moi et m’a demandé si j’accepterais de faire ce remplacement… J’ai dit oui !
OB/ Comment s'est passée la rencontre avec Eric Wiener
et Mouss Zouheyri ?
Le projet de départ avait une toute autre distribution pour
la mise en scène aussi. Le metteur en scène prévu
a abandonné le projet rapidement et Pierre Deny ayant
beaucoup d’indisponibilité pour les répétitions, c’est tout
naturellement que nous avons démarré les répétitions
avec Mouss Zouheyri . Ca a tout de suite matché entre
nous… Nous avons la même approche du travail !
OB/ Parlez- nous de votre travail avec votre metteur en
scène ?
Ça a commencé par un travail de direction d’acteur.
Mouss est très précis et ses multiples lectures du texte,
l’ont amené à nous diriger sur la dualité des deux
personnages et la mise en scène s’est installée assez
logiquement. Avoir les bonnes intentions des
personnages nous donnent les bonnes impulsions pour
les déplacements et après avoir vu la scène sur laquelle
nous allions produire, Mouss a eu très vite les idées sur
la disposition du décor.
OB/ Que ressentez-vous en incarnant ces personnages
très forts et si opposés l'un de l'autre ?
Le plaisir de composer un personnage qui ne me
ressemble pas du tout. Je n’aime pas les manipulateurs,
mais paradoxalement, ce jeux du chat et de la souris
avec Manuel, le personnage d’Harmandeep, m’amuse
beaucoup. C’est cette approche ludique, que Mouss a
instauré, qui rend ces deux hommes joueurs et qui nous
permet de les incarner avec plaisir.
OB/ Cette pièce interpelle à plusieurs niveaux, en quoi
résonne t-elle en nous ?
En vous, je ne sais pas, mais en ce qui me concerne, ça
me permet de dénoncer les méthodes de manipulations
qu’utilisent les dirigeants et la perversion que peut
engendrer l’impression de toute puissance. Je trouve
intéressant de constater que la sensation de domination
peut totalement modifier le comportement d’un individu
suivant le côté duquel il se trouve
OB/ Le retour du public ?
Très positif ! Globalement, ceux avec qui j’ai eu
l’occasion de discuter, suite à la représentation, me
parle de la proximité avec notre actualité et du parallèle
qu’ils constatent.
OB/ Quel est votre souhait comme citoyens ?
Voir apparaître de vraies démocraties ? À commencer
par la France ! Aller vivre en Théorie, puisqu’il paraît
qu’en Théorie tout est parfait
OB/ Votre actualité ?
Après avoir participé à une lecture de la pièce de Babis
Plaitakis « DÎNER AVEC ALEXANDRE LE GRAND »,
j’espère que le montage de la pièce se fera et si on peut
avoir d’autres dates pour « DÉSORDRES », je suis
partant pour tout !!!
Merci beaucoup pour cet entretien Didier et belle route à Désordres