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"Le dernier Jour d'un Condamné " d'après l'oeuvre de Victor Hugo avec William

"Le dernier Jour d'un Condamné "d'après Victor Hugo avec le très intense William Mesguich sur une mise en scène brillante de François Bourcier, est un vrai plaidoyer contre la peine de mort. Il résonne en nos mémoires parfois endormies comme un cri pour ne pas oublier ce combat citoyen qui reste à mener dans le contexte mondial actuel .

L' interprétation intimiste, forte et poignante du talentueux comédien William Mesguich qui incarne ici un condamné à mort agit en nous telle une véritable onde de chocs émotionnels. Cela remue des faits historiques parfois refoulés jusqu'aux tréfonds de notre propre conscience .

Ce monologue douloureux que nous livre le personnage fait de nous les témoins impuissants de son calvaire, celui d'un jeune homme jugé et voué à la guillotine par les nôtres dans la France du début du XIXe siècle.

Victor Hugo écrit ce plaidoyer en 1829 fort critiqué à sa sortie éditoriale pour son choix de garder son anonymat ainsi que de ne pas nommer le personnage de son livre, choix dont il voulait faire une force afin de dénoncer pour n'importe quel citoyen toute l'ignominie de l'existence de la peine de mort, toute l'infamie de la "mise en spectacle" de ces horribles exécutions très populaires à l'époque ...

Dans son oeuvre écrite en 1829 , l'auteur s'indigne de la conduite de notre justice et de notre société capable de condamner à mort un individu à qui elle reproche d'avoir commis un crime . Oui, il s'agit bien ici de nous rappeler notre histoire peu reluisante et pas si lointaine en nous plongeant dans un drame intime .

Ainsi , nous devenons malgré nous les voyeurs de l'insoutenable souffrance de l'âme de ce jeune homme dont on ne sait rien de la vie, de la nature de son crime ni même de ses origines...

La salle du Studio Hébertot se transforme alors en une cour de justice devant laquelle se débat un prisonnier au regard éperdu.

Il attend sans grand espoir qu'une grâce miraculeuse vienne le délivrer ou que sa peine soit commuée en travaux forcés afin d'éviter le couperet glaçant de la guillotine qui mettra fin à sa vie...

En ces instants figés par les mots emplis d'émotions de ce supplicié et où toute temporalité est bannie, le condamné se tient encore vivant, prostré devant nous au prise avec ses insupportables tourments . La mise en scène de François Bourcier est puissante, pensée avec une esthétique singulière à la sombre poétique et au souffle dramatique réaliste . Sa scénographie soutenue par le décor de David Lesné, par la grille lumières de Romain Grenier et la musique de David Benadon apporte un caractère authentique au récit bouleversant de ce prisonnier ce qui nous le rend encore plus proche. On est de suite projetés dans sa tête , vivant avec lui ses dernières vingt quatre heures passées en prison, son transfert de l'Hôtel de ville à sa dernière cellule, jusqu'au moment inéluctable de son exécution où il sera exposé à la vindicte populaire .

copyright Chantal Depagne

Comment ne pas se faire l'écho de ce combat contre la peine de mort que mena Victor Hugo ? A l'heure où nos sociétés modernes se prévalent de l'évolution et de l'application des droits de l'homme en leur sein, nombre de nos citoyens sont voués si ce n'est à la mort, à la torture ou à des conditions intolérables de détention .

Partout dans le monde, des personnes sont jugées coupables de crimes tous punissables par la sentence de mort de par la loi légale et appliquée par le gouvennement de leurs états dont en Amérique du Nord et du Sud, en BielorussIe, en Asie, en Afrique ou au Moyen Orient . Plus d'un siècle et demi se sont écoulés depuis le discours de Victor Hugo à l'Assemblée en 1848 et même si la peine de mort a été abolie en France en octobre 1981 grâce à la loi Badinter , en 2016, on compte encore dans le monde au moins vingt trois États qui ont procédé à des exécutions tandis que cinquante cinq pays au total ont prononcé des condamnations à mort . Cela fait froid dans le dos ...

Merci et bravo à vous tous pour cette création citoyenne pleine de force, d'humanité et de vérité !

Safia Bouadan

A l'affiche au Studio Hébertot jusqu'au 3 novembre du mardi au samedi à 19h , le dimanche à 17h:

78 bis boulevard des Batignolles

75017 Paris

Location: 01.42.93.13.04

Site : www.studiohebertot.com

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